C’est sur la commune de Pont-de-Montvert que, au bout d’une longue descente fort escarpée, on découvre la cascade de Rûnes. Née dans les roches granitiques du Mont Lozère, elle se jette dans le Tarn, dévalant à pic sur plus de 60 mètres de haut
Accéder à ce lieu est une expérience étonnante. Une sorte de voyage dans le temps et l’espace. S’il n’y avait ce dénivelé impressionnant, on pourrait se croire à Brocéliande. Roches moussues, fraîcheur, ombre des grands arbres, même si on est ici sur le versant atlantique des Cévennes, le lieu est atypique.
Pour ajouter un peu plus de mystère à ce lieu hors du temps, près de la chute se trouve une pierre gravée, difficile d’accès. Elle représente un dragon, ou serpent, se mordant la queue. A l’intérieur du cercle il est écrit en runes : « De la terre au ciel donc du ciel à la terre ». La légende locale veut que quelques Vikings en errance sur le Mont Lozère à la fin du premier millénaire aient inscrit ce message.
On trouvera ici une analyse de la pierre et des runes : https://www.archaeometry.org/runes.html
Si l’on veut rester objectif, il faut noter que le nom du hameau de Rûnes, proche de la cascade, n’a rien à voir avec les signes scandinaves, mais vient sans doute de l’occitan « rouino » qui désigne un amas de rochers.
Quant à la pierre gravée d’un Ouroboros, découverte en 1994, aucune étude scientifique sérieuse ne lui a jamais été consacrée, car il y a de fortes chances qu’elle soit en fait fort récente…
Mais cela n’enlève rien à la magie du lieu. Peu importe à quelle époque il a inspiré le graveur, il est évident qu’ici, « il se passe quelque chose ».
